PAI SCApêche : la Diversité de notre pêche est en danger !

 

Premier armement de pêche français, la SCApêche (Les Mousquetaires) a sollicité auprès de l’État le « Plan d’Accompagnement Individualisé » (PAI) pour financer la destruction de 7 de ses 22 navires les moins rentables par les dispositions de l’Accord de coopération signé entre le Royaume-Uni et l’Union européenne en 2020.

 

Nom officiel du grand plan de sortie de flotte français post-Brexit, le PAI est alimenté par la réserve européenne d’ajustement au Brexit dont la vocation est de corriger les incidences négatives du Brexit sur la vie économique de l’UE afin d’assurer l’avenir des filières impactées. Or, c’est malheureusement l’inverse qui se produit pour la filière française de la pêche, qui subit la double peine du fait :

 

– d’un accord négocié à son désavantage par la Commission européenne ;

 

– de fonds publics pensés davantage pour les sorties de flottes plutôt que pour la relève et nos jeunes pêcheurs.

 

La SCApêche met ainsi fin à une vingtaine d’emplois de pêcheurs, et par répercussion, à un nombre d’emplois à terre cinq fois supérieur. Dans le même temps, la réduction de 25% des quotas de pêche dans les eaux britanniques poussera ses gros chalutiers toujours en activité à se replier sur la bande côtière. Ils empièteront d’autant plus sur l’espace naturel des navires de pêche artisanale que ces gros chalutiers bénéficieront d’une augmentation de quotas en récupérant ceux des navires cassés.

 

La logique ainsi défendue par Bruxelles et le Gouvernement tend à accélérer la concentration des moyens et des ressources dans les filets de quelques-uns, notamment des méga-armements aux mains des multinationales.

 

Les élus du Rassemblement national et d’Identité et Démocratie dénoncent le PAI gouvernemental qui, ainsi que l’avaient prévu les négociateurs européens de l’Accord du Brexit, est pensé au service d’un modèle de pêche darwinien exclusivement au bénéfice des plus gros et au détriment de la relève. Les autorités nationales et européennes doivent au contraire défendre une diversité des modèles de pêche pour assurer un meilleur équilibre de la ressource et notre souveraineté alimentaire.

Brexit : Défendons nos Pêcheurs !

Communiqué de presse de France Jamet,

Député français au Parlement européen, membre de la commission pêche

Brexit : défendons nos pêcheurs !

Deux ans après l’aboutissement des laborieuses négociations du Brexit, c’est avec la complicité du gouvernement français que Bruxelles organise la disparition de notre pêche artisanale et de nos ports.

En effet, la préfecture du Finistère envisage d’ouvrir en catimini les criées bretonnes au poisson pêché par les navires britanniques.

La filière française sera d’autant plus fragilisée puisque le prix des produits du Royaume-Uni est deux à trois fois moins cher que celui proposé par nos pêcheurs bretons[1].

Parallèlement, au lieu de se battre pour soutenir la pérennité de la filière, le Gouvernement français préfère sortir le chéquier pour financer la casse des navires de pêche ne pouvant pas supporter le choc. Quatre-vingt-dix bateaux hauturiers seront ainsi détruits, dont une trentaine dans le département du Finistère.

C’est au Guilvinec, premier port de pêche artisanal français, que le coup le plus fatal est porté, avec une perte estimée de 20% des apports de poissons à la criée, 125 marins au chômage et 800 emplois indirects touchés, du mareyeur au mécanicien bateau.

Afin que nos artisans-pêcheurs ne disparaissent pas, il est urgent d’engager une politique de patriotisme économique, d’encouragement de la consommation locale, de baisse des taxes sur l’énergie.

Nous devons privilégier en tout premier lieu les nôtres avant les autres.
Le protectionnisme économique est un humanisme.

[1] Dans la mesure où les Britanniques ne sont pas obligés d’adhérer à des organisations de producteurs, à l’inverse de nos compatriotes.