Le 12 mars 2019, les ministres des Finances de l’Union européenne ont exclu Les Bahamas, les Bermudes, Guernesey, Hong Kong, l’île de Man, les îles Caïman, les îles Vierges britanniques, Jersey et le Panama de leur liste des paradis fiscaux, au prétexte que ces États auraient rédigé une simple « lettre de contrition » et qu’ils seraient prêts à consentir quelques efforts afin de paraître plus présentables.
La fameuse liste noire des paradis fiscaux ayant refusé de coopérer avec Bruxelles, comprend notamment Guam, les îles Vierges américaines, Samoa, les Samoa américaines et Trinité-et-Tobago. Pourtant, la Commission continue de passer, toute honte bue, des accords commerciaux avec certaines de ces entités comme Samoa et à peu près tous les pays du récent accord avec l’Amérique centrale. On apprend aussi que la Turquie figure sur la liste grise, alors que l’UE se pose encore la question de son adhésion.
Les Etats-Unis, qui pourtant remplissent les critères de mise à l’index, ne figurent pas non plus sur le listing infamant, pour des motifs évidents, cela contrarierait les plans de négociations commerciales de la Commission.
Certains Etats membres de l’Union menant une politique fiscale agressive, comme l’Irlande, le Luxembourg ou les Pays-Bas, ne sont pas visés par cette mise à l’index, sans doute pour ne pas faire désordre ni surtout impliquer M. Juncker, empêtré dans les Luxleaks.
C’est à croire que ces listes pourraient être utilisées comme moyens de pression lors de négociations opaques de boutiquiers avec des pays tiers pour des ALE en cours ou à venir.
Il existe un grave décalage entre les actes d’une Union européenne totalement dévoyée et soumise à des intérêts financiers et bassement mercantiles, et les aspirations des citoyens, notamment français, qui mettent la justice fiscale en deuxième place de leurs considérations, juste derrière la justice sociale.