Il aura fallu s’armer de patience pour connaître la composition du ‘gouvernement Saurel 2 ‘. Reporté trois fois, le Conseil municipal extraordinaire s’est ouvert hier par un long bilan des actions de la majorité, et ce durant près de 50 minutes. Égrenant une à une ses « 15 propositions » faites lors des élections municipales 2014, Philippe Saurel y faisait suivre régulièrement la mention « engagement tenu ». Sauf pour la culture et « la réparation de la ville » qui, selon l’édile, demandent « encore du travail ». France Jamet (FN), en verve hier, lui fit remarquer que « la sécurité est encore insuffisante ». Christian Dumont (UMP), a certifié pour sa part que « Montpellier est toujours une ville salle », avant de souligner qu’avec la présence de deux ex-frêchistes dans son cabinet (Jean-Pierre Foubert et François Delacroix), il ne faisait pas « de la politique autrement, mais un retour en arrière de 15 ans ».
L’orage passé, Saurel détailla son nouveau conseil. Deux principaux désavoués sont à signaler. D’abord Cédric de Saint Jouan, que Saurel gifla publiquement en le déplaçant d’adjoint à la Culture à conseiller municipal délégué à… la Restauration scolaire. Ce dernier a eu beau signifier que, du coup, il refusait « toute délégation », le maire lui répondit sèchement qu’il devait lui « envoyer une lettre », et que « l’affaire sera réglée au prochain conseil ». Ambiance… Puis il y a le cas de Sabria Bouallaga, qui se voit retirer sa délégation du quartier Cévennes, sans en avoir une autre en échange. Du côté des promus, Khanthaly Phoutthasang devient adjointe à la communication et aux relations extérieures. Mais c’est surtout l’arrivée au sein de la majorité de deux conseillères d’opposition, qui fit jaser hier. Véronique Pérez (ex PS) obtient la délégation ‘relations avec la CCI’, et Véronique Demon (ex UMP) hérite de ‘l’emploi’. « Vous nous l’avez piquée ! », s’insurgea Christian Dumont. « Elle ne vous appartient pas », répliqua Saurel. Malgré cela, cette liste de 23 adjoints et de presque autant de conseillers, fut validée par 48 voix ‘pour’ et 16 nuls.
Et Saurel aime autant prévenir : il remaniera à nouveau son conseil début 2016, après les élections régionales. « Cela évite aux élus de s’endormir », déclara-t-il. Sûrement sa vision à lui de la démocratie. Sébastien Hoebrechts